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Production solaire record et prix d’électricité négatifs — Quels impacts pour les projets photovoltaïques ?

  • Photo du rédacteur: Pierre Albertini
    Pierre Albertini
  • 30 mai
  • 3 min de lecture
Production solaire record

Le mois de mai 2025 restera comme un tournant pour le secteur photovoltaïque en France. Selon les données relayées par PV-Tech, la production solaire a atteint des niveaux historiques et les prix de l’électricité sur le marché spot EPEX sont restés proches de zéro, voire négatifs pendant près de 90 % du mois.


Ce phénomène, longtemps observé en Allemagne et aux Pays-Bas, touche désormais pleinement le marché français. Il révèle une mutation profonde : la montée en puissance du solaire modifie désormais la formation des prix et redéfinit les critères de valeur des projets photovoltaïques.



1. Production solaire record : un mix électrique transformé

Grâce à une capacité installée en hausse et à un ensoleillement favorable, le photovoltaïque a significativement contribué au mix électrique national en mai 2025.Cette progression s’inscrit dans la trajectoire française de croissance du renouvelable, mais elle crée en parallèle des périodes de surproduction relative, notamment en milieu de journée.

Dans ces créneaux horaires, la demande est parfois insuffisante pour absorber la production solaire, ce qui entraîne :

  • une chute des prix spot vers 0 €/MWh,

  • des prix négatifs lorsque le réseau cherche à réduire la production,

  • une pression accrue sur les producteurs exposés au marché.

L’électricité solaire n’est donc plus seulement abondante : elle devient parfois surabondante.


2. Pourquoi les prix d’électricité deviennent négatifs ?

Les prix négatifs sur le marché spot apparaissent lorsque la production totale (notamment solaire + nucléaire + hydraulique) dépasse largement la demande disponible.


Les causes structurelles sont désormais bien identifiées :

  • Solaire très abondant sur des plages horaires identifiées

Les heures de midi concentrent le pic de production solaire, alors que la consommation n’atteint pas son maximum.

  • Flexibilité limitée du système électrique

Certains moyens pilotables (ex : nucléaire) ne peuvent pas réduire suffisamment leur production sur des pas horaires courts.

  • Croissance rapide de la capacité photovoltaïque

Chaque nouvelle installation contribue à élargir les périodes d’excédent.

  • Manque de stockage à grande échelle

Les solutions de pilotage et d’absorption restent insuffisantes pour lisser la courbe de production.


Résultat : l’électricité prend de la valeur lorsqu’elle est rare et en perd lorsqu’elle est abondante, un principe qui influence désormais directement la valorisation des actifs photovoltaïques.


3. Comment ces prix bas ou négatifs impactent les projets photovoltaïques ?


Les effets varient selon le modèle économique du projet :


  • Projets sous tarif d’achat (OA)

→ Peu ou pas d’impact immédiat, car le tarif d’achat protège la rémunération.

→ Mais la valeur d’un projet dépend désormais davantage de la robustesse, du raccordement et de la qualité opérationnelle.


  • Projets en vente de surplus

→ Le surplus injecté en journée peut être valorisé très faiblement.

→ L’arbitrage autoconsommation vs. injection devient stratégique.


  • Projets en vente totale sur le marché ou en PPA

→ Forte exposition à la volatilité.

→ Importance croissante des stratégies de couverture, de profilage et de pilotage.


  • Projets en cession ou en levée de fonds

→ Les investisseurs privilégient les projets matures, bien structurés, conformes au nouveau cadre et intégrant une vision claire de la flexibilité.


En clair : la puissance installée seule ne suffit plus. La qualité opérationnelle et la capacité d’intégration réseau deviennent déterminantes.


4. Le nouveau critère clé : la flexibilité et l’optimisation de l’actif

Les prix négatifs renforcent la nécessité d’intégrer des solutions permettant de mieux valoriser l’énergie solaire :

  • stockage batteries (hybride PV + stockage),

  • pilotage intelligent (smart curtailment, optimisation de profil),

  • gestion dynamique de l’injection,

  • optimisation de l’autoconsommation,

  • contractualisation via PPA structurés (prix plancher, indexation),

  • anticipation de la capacité réseau disponible.

Ces leviers deviendront progressivement autant importants que la puissance installée ou la technologie utilisée.


5. La recommandation Almavision Conseil : préparer des projets “robustes, visibles, flexibles”

Dans un contexte d’intermittence accrue et de prix bas fréquents, Almavision Conseil recommande aux développeurs et vendeurs d’actifs de :


 Renforcer la robustesse

  • Foncier sécurisé

  • Raccordement anticipé et analysé

  • Conformité réglementaire (OA, S21 révisé…)


Travailler la visibilité économique

  • Projection multi-scénarios

  • Simulation de prix spot

  • Structuration PPA


Intégrer la flexibilité dès la conception

  • Étude stockage

  • Pilotage intelligent

  • Stratégie autoconsommation / surplus


-> Préparer un dossier “transaction-ready”

Les investisseurs privilégient désormais des projets techniquement et économiquement solides, capables de résister aux périodes de forte production renouvelable.


Ce qu’il faut retenir

Le mois de mai 2025 a montré que la France franchit un cap : l’énergie solaire est suffisamment massive pour influencer fortement les prix du marché.


Cela ouvre une nouvelle ère pour les projets photovoltaïques : une ère où la valeur dépend autant de la qualité opérationnelle, de la flexibilité et de la stratégie de valorisation que de la puissance installée.


Almavision Conseil accompagne les développeurs, exploitants et vendeurs dans cette transition pour concevoir, structurer et valoriser des projets réellement adaptés au système électrique de demain.


Discutons ensemble : Contact@almavision.fr


Almavision



 
 
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